Cachemire : à Paris, l’ambassadeur du Pakistan tire la sonnette d’alarme

À l’occasion du Kashmir Solidarity Day, une réunion publique s’est tenue à l’ambassade du Pakistan à Paris dimanche soir, où l’ambassadeur et les représentants de la communauté pakistanaise ont dénoncé la suppression de l’autonomie du Cachemire par l’Inde.

Un vent d’inquiétude et de colère soufflait chez les représentants de la communauté pakistanaise dimanche soir, à la veille du Cachemire Solidarity Day, quatre ans après l’abrogation de l’article 370 de la constitution indienne par le parlement indien, le 6 août 2019.

L’article 370, qui garantissait l’autonomie du Jammu-et-Cachemire, avait permis d’apaiser un peu les tensions entre le Pakistan et l’Inde jusqu’à maintenant. Mais la décision unilatérale de l’Inde en 2019, approuvé par la Cour suprême indienne le 23 décembre 2023, risque de raviver les tensions entre les deux puissances régionales.

En 1990, le Pakistan a instauré le Kashmir Solidarity Day, le 5 févier, à l’occasion duquel ils se mobilisent pour l’auto-détermination du Jammu-et-Cachemire.

L’éternelle dispute

Le Jammu-et-Cachemire, peuplé de 15,6 millions d’habitants et majoritairement musulman (68%), est divisé en deux territoires ethniquement distincts. La vallée et du Cachemire est aujourd’hui musulmane à plus de 95%, tandis que le Jammu comprend 66% d’hindous, des musulmans et des bouddhistes. Ce territoire est incorporé dans l’Inde depuis la fin de la guerre du Cachemire de 1947, tandis que la région du Gilgit-et-Baltistan, au nord, est toujours administrée par le Pakistan. Le Cachemire est donc lui-même partitionné.

Disputé par les deux pays depuis leur prise d’indépendance de l’Empire britannique en 1947, la question de l’administration de la région Cachemire a fait l’objet de deux conflits armés très violents en 1947 et 1999.

« Le droit à l’autodétermination »

La revendication majeure du gouvernement pakistanais est de permettre aux habitants du Jammu-et-Cachemire d’être les maîtres de leur propre destin, via un référendum d’autodétermination recommandé par les Nations unies en 1947. Dans son discours de conclusion du séminaire, l’ambassadeur du Pakistan à Paris, Asim Iftikhar Ahmad a insisté sur ce point : « Nous demeurons fermes dans notre objectif de parvenir à une solution pacifique. Il est crucial que nous obtenions la paix et la stabilité dans notre région » a-t-il débuté. Pour cela, une seule solution est envisageable, « le droit à l’autodétermination du peuple du Cachemire », c’est-à-dire que les habitants puissent décider unilatéralement s’ils souhaitent ou non devenir indiens ou pakistanais. L’on referait le système de la partition de 1947, en plein 21e siècle !

Depuis l’instauration par le gouvernement fédéral d’une administration directe sur le Jammu-et-Cachemire, les Pakistanais dénoncent encore davantage de violations des droits de l’homme, en particulier l’emprisonnement des hommes politiques, la suppression des droits à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Toutefois, la Cour suprême a recommandé dans son arrêt que des élections puissent se tenir d’ici septembre 2024, ce dont on peut douter.

Les comparaisons avec la persécution des habitants des Palestiniens furent nombreuses durant les interventions. Tout comme à Gaza et en Cisjordanie, les populations musulmanes du Cachemire sont persécutées par un État voisin hostile et plus puissant : l’Inde en l’occurrence, qui viole unilatéralement les conventions internationales et les résolutions de l’ONU, en toute impunité, selon cette thèse.

Faire respecter le droit international

L’autre revendication majeure du Pakistan est de faire en sorte que l’Inde respecte les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU. « Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sont claires depuis le départ : permettre l’auto-détermination des habitants du Cachemire. D’ailleurs, c’est l’Inde elle-même qui a porté cette question auprès de Conseil de Sécurité de l’ONU en 1947 a regretté l’ambassadeur du Pakistan. Aussi bien l’Inde que le Pakistan se sont ensuite engagés à mettre en œuvre ces résolutions. Mais les Indiens sont revenus sur leurs promesses : c’est là qu’est le cœur du problème ! »

Asim Iftikhar Ahmad a tout de même conclu sur une note positive, en soulignant que le Pakistan est « du bon côté de l’histoire, celui du droit international et que les principes ne changeront pas, bien qu’ils soient violés par l’une des parties. »

Désormais, tout l’enjeu est de savoir si l’Inde accordera ou non le droit aux habitants du Jammu-et-Cachemire de tenir des élections libres en septembre, comme exigé par la Cour suprême dans son arrêt du 23 décembre.

L’ambassadeur du Pakistan a également adressé un courrier aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale français à ce sujet.

Grande-Bretagne : scandale au Post Office

La Grande-Bretagne est secouée par un nouveau scandale visant le Post Office, qui a causé la condamnation de centaines de directeurs de bureaux de poste entre 1999 et 2015. Retour sur une affaire qui a provoqué une onde de choc dans la société britannique.

Un scandale judiciaire sans précédent dans l’histoire judiciaire britannique a éclaté en Grande-Bretagne au début du mois, après la sortie de la mini-série Mr Bates vs Post Office, produite par la chaîne ITV.

Pendant seize ans, de 1999 à 2015, 700 employés de poste ont été poursuivis par leur hiérarchie pour avoir causé des pertes financières considérables à l’entreprise. Les sommes réclamées s’élevaient parfois à plusieurs centaines de milliers de livres.

Mais ces pertes apparentes étaient liées au dysfonctionnement du logiciel informatique du Post Office, Horizon, implémenté par l’entreprise japonaise Fujitsu en 1998 et qui affichait par erreur des pertes dans des dizaines d’agences postales du Royaume-Uni.

A Post Office branded van is seen outside a Post Office branch in London, Britain, January 11, 2024. REUTERS/Toby Melville
Un feuilleton indéfini

La mini-série « Mr Bates vs Post Office », diffusée par la chaîne britannique iTV entre le 1er et le 4 janvier, raconte l’histoire d’un ancien directeur d’agence postale, Alan Bates, le premier employé à avoir été licencié en 2003, pour avoir refusé de rembourser les pertes de sa branche postale du nord du Pays-de-Galles.

À sa suite, plusieurs centaines de chefs d’agences sont visés par les mêmes accusations, malgré leur insistance sur les dysfonctionnements graves du logiciel Horizon. Plusieurs sont licenciés, d’autres sont ruinés par leur procès et d’autres enfin se suicident pour éviter de rembourser. C’est le cas de Fiona McGowan, 47 ans, décédée d’une overdose en 2009, après avoir été condamnée à payer 34 900 euros au Post Office. En 2010, Seema Misra, enceinte, est condamnée à 15 mois de prison pour avoir prétendument fait perdre plus de 86 000 euros à l’entreprise.

Mais en 2015, après que le Post Office ait annoncé l’arrêt de ses poursuites contre ses employés, des procès en appel sont entrepris. En parallèle, une enquête indépendante est initiée par le cabinet d’expertise comptable Second Sight. Les employés du Post Office sont successivement innocentés. La même année, Mr Bates et 550 employés du Post Office obtiennent gain de cause à la High Court, qui pointe du doigt « l’obstination institutionnelle ou le refus de considérer » que le logiciel Horizon était défectueux.

Le feuilleton se poursuit en 2021, avec l’acquittement, en appel, de 39 anciens chefs d’agence. Une enquête publique est alors ouverte.

La série d’iTV, visionnée plus de 9,2 millions de fois, a permis de faire connaître le scandale au grand public et a initié la reprise de l’enquête publique dès la semaine dernière.

La responsabilité des gouvernements mise en cause

Selon documents communiqués au Cabinet Office par les enquêteurs, les problèmes du logiciel Horizon étaient connus dès 1999, avant-même sa mise en place au Post Office. Averti, le Premier ministre de l’époque, Tony Blair, élu en 1997, a refusé de rompre le contrat avec Fujitsu, sur les conseils de son ambassadeur au Japon, Sir David Wright, pour éviter de dégrader les rapports de la Grande-Bretagne avec le Japon.

Cette information fut aussi confirmée par l’ancien conseiller de Tony Blair, Sir Geoff Mulgan, qui avait pourtant averti ce dernier que poursuivre avec l’implémentation du logiciel serait « insatisfaisant » et laisserait au gouvernement un logiciel « très cher, peu flexible, inapproprié et peu fiable. » Tony Blair a finalement autorisé la mise en place du logiciel, après avoir été assuré par son secrétaire en chef des Finances, Stephen Byers, que le système avait « été rigoureusement examiné par des experts indépendants », qui l’ont déclaré « viable, robuste et conçu pour s’adapter aux futurs développements technologiques. »

Pour l’instant, Tony Blair n’a pas réagi à ces révélations. Son successeur, le Secrétaire aux Affaires étrangères, Lord David Cameron, a préféré attendre « les conclusions de l’enquête publique » pour s’exprimer sur le sujet.

Paula Vennells : une ancienne directrice sous le feu des critiques

Le scandale vise directement l’ancienne présidente du Post Office, Paula Vennells, en poste de 2012 à 2019. Sous la pression d’une pétition ayant réunie plus d’un million de signataires, elle a rendu sa décoration de Commandant de l’Empire britannique (CBE), mardi dernier. Celle qu’Élisabeth II lui avait remise au moment de quitter ses fonctions en 2019.

Dans une déclaration publiée mardi, Paula Vennells s’est dite « particulièrement désolée des dégâts causés aux directeurs d’agence et à leurs familles, dont les vies furent déchirées par des fausses accusations et des procès, à cause du logiciel Horizon. » Elle a aussi annoncé qu’elle témoignerait auprès de l’enquête publique dans les prochains mois.

Mais Paula Vennells n’est pas la seule visée dans cette affaire. L’ancien sous-secrétaire d’État aux Affaires postales entre 2010 et 2012, Ed Davey, membre des Libéraux Démocrates, est lui-aussi visé.

Une ancienne directrice d’agence, Yvonne Tracey, 68 ans, a d’ailleurs l’intention de se présenter contre Ed Davey dans sa circonscription de Kingston et Surbiton, au sud-est de Londres, aux prochaines législatives, qui se tiendront probablement à l’automne 2024.

Un gouvernement déterminé à agir

La réaction du gouvernement britannique ne s’est pas faite attendre non-plus. Le Premier ministre Rishi Sunak a promis une loi pour éviter que des cas similaires ne se reproduisent dans l’avenir.

Par ailleurs, il a annoncé que les dommages et intérêts versés par le contribuable britannique aux victimes s’élèveront à 700 000 euros minimum et des négociations seront possibles pour ceux qui souhaitent réclamer davantage. Alan Bates, le héro de la série Mr Bates vs Post Office a annoncé jeudi matin qu’il refuserait l’indemnité proposée par le gouvernement, parce qu’elle ne représenterait qu’un sixième de ce qu’il avait demandé – la somme précise n’est pas connue. 

Le gouvernement pourrait aussi exiger une participation de Fujitsu au paiement des indemnités.

Certains députés conservateurs ont déjà réclamé que le gouvernement britannique mette fin à ses contrats avec Fujitsu.

Plusieurs ministères britanniques ont encore recours aux services de l’entreprise de tech japonaise, dont le ministère de la Défense et le ministère de l’Intérieur.

 

En Irak, un minaret de 3 siècles est bêtement démoli

Crime contre le patrimoine en Irak: la mosquée Siraji, vieille de 3 siècles, à Basra, vient aujourd’hui à 3h du matin, d’être démolie par bulldozer. Le minaret en particulier a été renversé, devant une caméra. Tollé d’indignation devant ce vandalisme contre le patrimoine. Maintenant, les autorités embarrassées, se renvoient la balle: ce n’est pas mon bureau qui a donné l’ordre! Il paraît qu’une route bordait le minaret, sans même un éloignement. À cette erreur de conception l’on a imaginé de déplacer non pas la route mais la mosquée…

datant de l’époque ottomane et 2e plus vieille du pays! L’idée d’origine était de démanteler la structure pour la reconstruire plus loin. Après la destruction de la mosquée (chiite) al Nouri de Mossoul, l’Irak devient lle pays des destructeurs du patrimoine religieux. Lamentable.

Il paraît qu’une route bordait le minaret, de manière inouë. Même pas un éloignement. À cette erreur de conception l’on a imaginé de déplacer non pas la route mais la mosquée, datant de l’époque ottomane et 2e plus vieille du pays! L’idée étant de démanteler la structure et la reconstruire loin de cette route à deux voies. Après la destruction de la mosquée Al Nour de Mossoul, l’on se demande si l’Irak ne serait pas le pays des destructeurs du patrimoine religieux. 

La Russie préside le Conseil de sécurité des Nations unies : quasi-paralysie garantie

Il s’agit de la première fois que deux membres du CSNU sont en quasi-guerre, depuis la fin de la Guerre du Vietnam en 1972. Le Conseil de sécurité des Nations unies traite uniquement des dangers contre la paix mondiale.

paru dans La Revue Politique et Parlementaire

La Russie préside le Conseil de sécurité des Nations unies : quasi-paralysie garantie

4 avril 2023

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est outré que la Russie puisse le présider, car Vladimir Poutine est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre. Toutefois, la Cour pénale internationale, auteur du mandat, n’est pas reconnue par un tiers des membres des Nations unies, et n’a pas force contraignante en droit pur chez les non-adhérents. La Fédération de Russie, les États-Unis, et même la République d’Ukraine ne sont pas adhérents, mais ces deux derniers ont décidé d’appliquer le mandat ce qui pose un problème rarissime en droit ! Le précédent de la Yougoslavie revient ici à l’esprit. Autre point déroutant : la Cour internationale de justice, organe ounsien universellement reconnu, ne reçoit pas les plaintes contre les personnes, et l’Ukraine y a déjà déposé deux plaintes contre la Fédération de Russie, qui sont encore “pendantes”. En définitive, le Conseil de sécurité n’est pas dans une contradiction juridique née de la présidence russe de ce mois d’avril. L’ire de Zelensky prend tout son sens, lui qui appelle à une réforme d’un “système cassé”.

Aucune procédure directe n’existe pour invalider une présidence.

La rotation se fait tous les mois, par ordre alphabétique. Le Mozambique précède la Russie, qui précède la Suisse. l’État qui préside fixe l’agenda, fait des déclarations par simple majorité sans que le véto ne joue. Ce Conseil de sécurité compte quinze membres, dix qui tournent tous les deux ans, et cinq membres permanents : Russie, États-Unis, Chine populaire, Royaume-Uni, et France bien sûr, et chacun de ces cinq a un droit de véto sur les Résolutions uniquement. Seules les Résolutions peuvent autoriser l’usage de la force, donc l’on voit le germe de la paralysie de par les statuts eux-mêmes.

La présidence russe, va agir contre les États-Unis, c’est certain, parce que ce vendredi 31 mars, dans une parfaite concomitance de dates, Vladimir Poutine a décrété une nouvelle Doctrine stratégique russe, explicitement orientée contre les États-Unis. L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, a d’ailleurs expliqué le même jour à l’agence de presse russe TASS quel serait son agenda de travail : le 10 avril un débat sur l’exportation d’armements ; le 24 avril un débat présidé par Serguéï Lavrov en personne à New York sur le multilatéralisme ; et toujours avec Lavrov le 25 avril sur la question israélo-palestinienne.

L’idée de réformer le Conseil de sécurité existe. La France préconise l’ouverture à davantage de membres, et voudrait inclure l’Inde, le Nigeria, le Brésil, aux populations immenses. Mais les rivaux de ces pays-là, ne le veulent pas !

Aussi la France  et d’autres voudraient disqualifier de diverses manières un membre du Conseil de sécurité qui mènerait une guerre en violation de la Chartes des Nations unies, mais là non plus rien ne progresse car les intéressés détiennent eux-mêmes le droit exclusif de se réformer.

En fin de compte, si le Conseil de sécurité finit par envoyer des Casques bleus sur une zone, c’est dans une approche humanitaire, voire dans une approche de contrainte à la paix, qui est la terminologie onusienne pour dire que l’ONU peut faire la guerre. C’est rarissime, et cela concerne généralement l’Afrique (République démocratique du Congo, Somalie), les Balkans, et l’Asie du Sud-Est (Cambodge, Timor oriental).

Deux lueurs d’espoir, heureusement. D’abord, la sécurisation des centrales nucléaires ukrainiennes. Le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Rafael Grossi, réussiraient à obtenir un modus vivendi pour la centrale de Zaporijia, ce que le Conseil de sécurité devrait entériner si l’on se réfère à l’attitude russe sur ce point. Enin, concernant les livraisons de céréales russes et ukrainiennes par la Mer Noire, l’ambassadeur Nebenzia y a fait allusion favorablement dans son entretien à TASS.

Harold Hyman
Spécialiste des questions internationales à CNEWS

Zelensky: les Européens agissent correctement mais doivent accélérer

Entendu dans les couloirs du Sommet européen du 23-24 mars 2023.

Volodymyr Zelensky vient de parler en visioconférence aux 27 membres de l’UE, réunis en conseil, alors qu’il circulait en train derrière le front oriental. Les villes visitées: Zaporijia, Bakhmout, Kherson.   Selon le président ukrainien, il y a 5 éléments dans cette guerre qui ne sauraient ouffrir plus d’attente:

les missiles à longue portée;

les avions de chasse
les nouvelles sanctions
les négociations sur une formule de paix comme unique issue finale (aucun détail fourni) ;
et les réformes institutionnelles, dont la poursuite devrait satisfaire les 27.
Le président ukrainien dégagé beaucoup d’émotion, exhortant les Européens à accélérer l’aide militaire et les gestes diplomatiques tels que les sanctions, afin de remonter le moral des troupes et civils sur le front. Tout retard ne fait que prolonger la guerre.  Il reconnaît le million de munitions en voie de distribution sur le front.
Il est reconnaissant pour la livraison d’avions de chasse MIG, et les chars d’assaut Leopard. Tout cela est bon, c’est la vitesse qui conditionne la possibilité de tenir le front. HT/DD

À la veille des discussions entre les Etats du Kosovo, Serbie, et l’UE, voici ce que pensaient l’Atlantic Council dans un briefing ouvert:

Amb. Cameron Munter
Nonresident Senior Fellow
Atlantic Council
Former US Ambassador to the Republic of Serbia
We need strategic ambiguity
We need grass roots solutions,going door to door in jumpy n’hoods.
Important for Kosovo Serbs totalk to national govt of Kos under auspices of US EMBASSY.
Mme Maja Piscevic
Nonresident Senior Fellow
Atlantic Council
Serbs in Northerj Kosovo want integration because alternative is MASS MIGRATION, they seek health care, education, human services, they fear abandon.
Veton Surroi
Journalist / WriteR
Former member of the Kosovo Assembly.
Serbian Orthodox Church has begun to create a sovereign issue, but it ought not be bec Serbia and Kosovo are secular states.
ASMM Assoc of Serbian Majority Municipalities is a problem for Albanian parties;
We need new rhetoric.
CONFLICT IN UKRAINE has renewed interest in Kossovo question, so let us look at problem geopolitically.
Ivan Vejvoda
Permanent Fellow
Institute for Human Sciences (IWM)
former advisor to Djindjic
Bxl agreement 2013
UN Resolution 1244 was used by Serbian realists, you can use Association Serbian Majority of Municipalities.
There are so many methods:
South Tyrol, Northern Ireland, Faeroe Islands.
Do we wish to be Kashmeer or Cyprus? To Join EU means bite the bullet, abandon what you thought was possible and accept reality on ground.
N Macedonian Prespa Deal between Tsipras and Bulgarian PM Zaev, they were visionaries despite being in minority in own country.
In Dec 2022 the Licence Plates crisis approached violence

Ambassador HILL

Serbia is dependant on EU, and investment from Germany, Italy, UK etc
Are there alternatives to EU? Yes, Albania in 1961!

Un rapprochement franco-britannique qui n’est qu’un rattrapage

Cette visite à Paris de Rishi Sunak était visiblement une grand-messe, or contrairement à ce que l’on pourrait supposer, les destinataires n’étaient pas uniquement les citoyens mais aussi les participants eux-mêmes. J’ai entendu une sommité de la diplomatie française dire, en entrant dans la salle de XXXX de l’Elysée, que c’était “l’affluence des grands jours” et de serrer la main avec effusion d’un homologue britannique qu’il venait juste de découvrir dans la salle.

Ce qui tendrait à prouver qu’il y avait du rattrapage à faire. Depuis le Brexit, les dossiers sont perturbés par les remouds des exigences et piques émanant d’un côté comme de l’autre sur 3 aspects importants mais aussi grand public:
1- les eaux de pêche
2- la frontière entre les deux Irlande
3- le jugulation des flux de migrants dans leurs “Small Boats” faisant le voyage trans-Manche entre le départ en France et l’arrivée sur les côtes anglaises.
4- les procédures de visa simplifiées pour l’entrée au Royaume-Uni
5- la proximité militaire
Toutefois, ces dossiers étaient-ils en souffrance? En effet, à y regarder de prêt, tous les aspects étaient déjà traités au niveau ministériel pour certains, au niveau UE pr d’autres. Le dossier de la pêche a été imperceptiblement abordé. Le communiqué commun émis par l’Élysée et le 10 Downing Street était dense, visiblement préparé depuis longtemps, et sans grande effusion d’émotion. C’était davantage une retour à un bon rythme d’échanges, mais le Royaume-Uni ne donne nullement l’impression d’avoir retrouvé un frère, mais plutôt un partenaire proche et incontournable. Lorsque Rishi Sunak fait allusion à l’histoire commune des 2 nations, sans en donner le contenu, l’on se demande si lui-même saurait énuméré quelques-uns des grands moments de ce mythique passé.

Macron au Congo: un peu de linge sale lavé en public, avec le sourire

Lors de la conférence de presse bilatérale, à Kinshasa, des présidents Emmanuel Macron et Felix Tshisekedi, des phrases inhabituellement directes ont été dites:
      F. Tshisekedi a demandé moins de condescendance de la part des dirigeants français, et a rappelé que Jean-Yves Le Drian en avait fait preuve. Toujours la critique envers le processus électoral en République démocratique du Congo, et jamais un mot sur l’ignoble agression rwandaise. E. Macron a répondu que la presse française ne peut être blâmée, puis F. Tshisekedi s’est plaint de l’expression “compromis [électoral] à l’africaine”… Les deux hommes se sont mis d’accord que la condescendance dans  la formule venait  de J-Y Le Drian, FT disant que c’était condescendant, EM disant que non, et les deux de conclure qu’ils s’en étaient expliqués avec JYLD à une conférence à Nairobi… En clair, un peu de lavage de linge sale en public, mais dans la bonne humeur! Le public congolais a vociféré joyeusement, soutenant son président.
Emmanuel Macron fait une chose rare, lors de son déplacement en République démocratique du Congo: il ne répond pas à la question posée par la presse française sur la politique intérieure française, concernant l’opposition au prolongement de l’âge de la retraite.
      “Je ne vais répondre d’ici, compte tenu des choses graves qui sont en train de se dérouler ici”. Il s’agit là d’une référence à la guerre civile dans la province du Kivu, sur une zone qui recouvre la moitié de la superficie de la France, et qui a emporter des millions de vies par famine, déplacements forcés, massacres, enrôlements forcés d’enfants soldats.
      En ce qui concerne les dossiers congolais, le président Félix Tshikesedi plante le décor: la forêt tropicale du bassin du Congo, “premier poumon du monde”; la Françafrique n’existait plus, et la France devait entrer dans la compétition économique en R.D. Congo; il n’y a pas beaucoup de firmes françaises en RDC ni en Afrique, et ce serait bien qu’il y ait davantage.
      E. Macron, au sujet de la guerre civile au Kivu:  “face aux guerres qui ont fait autant de morts que la Première Guerre Mondiale en Europe…” Le président parle-t-il de la colonisation belge, si meurtrière dans ces premières décennies, ou de la guerre civile actuelle?
      Pont aérien humanitaire pour Goma (province du Kivu) , 34 M€ débloqués, à ajouter aux 50M€ de l’UE. Il y a maintenant un plan de paix, sous parrainage du président de l’ANGOLA, João Lourenço, pour faire cesser la violence du M23.
      Macron doit faire face à l’inimitié entre gvts Rwanda et RDC. S.E. Tshisekedi parle de prédation du Rwanda depuis 20 ans.
Au sujet du rôle de la France dans le passé colonial et post-colonial: “Je ne suis pas pour prendre tous les fardeaux, et je prends les miens, et c’est déjà bien.”
      E. Macron dit: “Il faudrait qu’il y ait la RDC comme un Nigeria francophone…. Quand François Mitterrand est venu à Kinshasa en 1984, votre population était la moitié de la française”.
      Au final, la Françafrique n’est pas vraiment le sujet brûlant en RDC, mais plutôt le tropisme UKRAINE des Européens, où le nombre des morts a franchi les 100 000, alors qu’en RDC il s’agit de 10 millions personnes.
      Enfin, un bon mot du président français au sujet de son homologue Denis Sassou Nguesso de République du Congo: “Je ne suis pas allé à Brazzaville pour servir la soupe”.

Ces élus ukrainiens devenus des Russes de Poutine

Lors du discours de Vladimir Poutine à la Douma, l’aura remarqué dans l’assistance deux Ukrainiens connus: Volodymyr Saldo



et Evgeny Balistsky.



Ancien maire de Kherson sous le régime ukrainien pré-annexion, Saldo a toujours été pro-russe, c’est-à-dire  favorable à la proximité étroite Ukraine – Russie, il a rallié Poutine lors de l’invasion et a été installé en gouverneur de la nouvelle région russe de Kherson. Puis le 9 novembre, Kherson est entièrement abandonné par les forces russes, et les forces ukrainiennes se réinstallent dans la ville avec peu de combats. Saldo perd son principal port d’attache. Aujourd’hui il est une icône sans pouvoir de la légitimité  fictive de l’incorporation dans la Fédération de Russie des régions de Zaporijia, Kherson (la ville et le  vaste territoire au sud du fleuve Dniepr), Donetsk et Lougansk. 

Evgueny Balitsky, politicien

pro-russe un peu moins accompli que Saldo, gouverneur pour la région russe annexée de Zaporijia, était également visible lors du discours. 

Rappelons que dans le cas des 2 nouvelles conquêtes du Kremlin en 2022, les régions (“Oblast” dans le langage russe ET ukrainien) Kherson et Zaporijia, les deux métropoles sont sous contrôle du gouvernement central ukrainien. Concernant la ville de Zaporijia, elle n’est même  jamais tombée aux mains de l’armée russe, et son gouverneur régional est bien insignifiant que Saldo.